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La population Rrom

 

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La situation du peuple rrom à l'intérieur de la société roumaine est une question qui a été longuement débattue dans les médias étranges ; nombre des affirmations faites ne correspondent pas à la situation réelle, d'où l'utilité d'une description la plus objective possible du problème réel de cette communauté.
Les rroms sont la deuxième minorité ethnique de Roumanie, après la minorité hongroise (7,1% de la population totale). Le recensement de 1992 estimait le nombre de Rroms à 409.723 toutefois les organisations rroms et les sociologues élèvent ce nombre à 2,5 millions (pour les organisations) et à 1 million (pour les sociologues) soit 4,6 % de la population.
Ces différences d'estimations sont dûes au fait que de nombreux rroms se déclarent roumains, Hongrois ou Turcs lors du recensement ; nombre d'entre eux ne possèdent aucun papier d'identité, ne sont pas enregistrés auprès des autorités locales ou policières et ne déclarent pas les naissances de leurs enfants.
Durant le régime communiste, on a encouragé les tsiganes à s'intégrer à la société moderne l'Etat leur a proposé des maisons et des emplois dans l'industrie et l'agriculture et beaucoup d'entre eux se sont sédentarisé.
Le communisme ne tolérant point la diversité ethnique et culturelle, les rroms ont dû abandonner leurs us et leurs coutumes (du moins en partie) pour devenir des "hommes égaux", dans la même culture communiste que le reste de la population.
Les caractéristiques démographiques du peuple rrom sont, par contre, toujours valables :
• Profil de grande famille (moyenne de 6,6 personnes par rapport à une moyenne nationale de 3,1)
• Taux de natalité élevé (4,3 enfants par femme alors que le taux pour la population totale est de 1,7) ; 10 % des femmes rroms ont plus de huit enfants).
• Taux élevé de mariages non-enregistrés (40 %).
• Mariages jeunes (17 ans pour les filles, 18 ans pour les garçons).
• Jeune âge des mères (1/5 des femmes ont leur premier enfant avant 16 ans et plus de 50 % d'entre elles l'ont avant 18 ans).
• 35,8 % des familles ont entre 4 et 10 enfants âgés de moins de seize ans. Ce groupe d'âge représente 43,5 % de la population rrom, qui est donc extrêmement jeune.
Du fait du nombre important de personnes par famille, les Rroms rencontrent des problèmes d'insalubrité de leurs habitations (3,03 personnes par pièce contre 1,28 pour la population totale). Dans plus de 10 % des familles rroms, cinq personnes et plus vivent dans la même pièce.
Le niveau d'éducation est très bas chez les Rroms. Sous le régime communiste ils ont été forcés d'envoyer leurs enfants à l'école ; après 1989 de plus en plus d'enfants ont quitté l'école et nombre d'entre eux ne savent ni lire, ni écrire. Le taux d'analphabétisme est de 19 % chez les hommes adultes et de 27 % chez les femmes.
Concernant leurs qualifications et leurs emplois ils n'ont pas été encouragés, pendant la période communiste, à pratiquer leurs métiers traditionnels, qu'ils ont donc oublié aujourd'hui (sauf un petit nombre qui pratiquent encore ces métiers dans les milieux ruraux). 7 % des hommes adultes pratiquent leurs métiers traditionnels et 35 % d'entre eux ont intégré des professions modernes. 58 % des hommes et 85 % des femmes n'ont aucune qualification spécifique.
Toutes ces données permettent de se rendre compte de la situation socio-économique de cette minorité. Ayant du mal à s'insérer dans la vie sociale moderne, beaucoup vivent sous le seuil de la pauvreté (la transition économique les a beaucoup affectés).
Le taux général de chômage a affecté particulièrement cette population faiblement qualifiée. La plupart des rroms travaillant dans les fermes coopératives ont perdu leurs emplois lorsque ces terres ont été rendues à leurs anciens propriétaires.
Il est donc devenu difficile de trouver un travail faute de qualification mais aussi à cause de la réputation de rroms : non fiables, paresseux, indisciplinés.
Pour survivre à la pauvreté, les Rroms ont trouvé des moyens illégaux : les marchés noirs, les vols dans les basse-cour ou des portefeuilles en ville. La mendicité est aussi une importante source de revenus. Ce type d'attitude face à une pauvreté qui touche aussi, en moindre mesure, le reste de la population, amplifie les appréciations négatives de la population envers les Rroms, forgeant des stéréotypes.
L'ouverture des frontières après 1989 a offert aux Rroms la possibilité d'accéder aux richesses de l'Ouest, ce qui a entraîné le travail clandestin, la mendicité, les escroqueries, le vol. L'Allemagne est devenue rapidement la cible favorite des gitans de Roumanie mais leurs actes leurs ont coûté le renvoi du pays.
La minorité rrom a des problèmes, mais ils sont dus à la situation économique et à des questions sociales et culturelles et non pas à une persécution. Il y a aussi une sorte d'auto-exclusion due à des vieilles traditions.
Les rroms ne sont pas habitués à réussir dans une société où l'accès aux ressources est basé sur la compétition. Les sociologues les considèrent aujourd'hui dans une phase incontrôlée de transition sociale. Ils perdent leurs valeurs traditionnelles et peinent à adopter les valeurs modernes de la société actuelle. Souhaiter sortir de l'ignorance (éducative) dans laquelle ils se trouvent serait un bon début mais il nécessite la volonté de changer. La plupart des gitans sont conservateurs, habitués à la pauvreté et à une vie difficile.
Plusieurs ONG travaillent aujourd'hui sur des programmes d'intégration des Rroms dans la société roumaine. Il s'agit d'un processus long et difficile ; les Roumains auront besoin de temps pour se convaincre que la population rrom a changé.

 
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